lundi 18 juin 2012

Oùlala !

Voui, il y a des jours comme ça...

A cheval sur ma chère mamie ZRX, je traçais en direction de la maison en cette fin d'après midi.

Échoué du côté de Dardilly, pour raison éventuellement professionnelle, je rentrais en passant par les chemins de traverse qui longent les collines environnantes et nombreuses du nord-ouest Lyonnais.
Mon dada -pas la brêle- c'est d'aller chercher les virages sympa à deux pas d'ici, de peaufiner une belle traj', en toute décontraction et de travailler les appuis... ce qui reste une piètre excuse tant je connais le tracé par coeur, chaque bosse, chaque creux, chaque gravillon par son prénom.

Attention, je ne suis pas en train de te dire que j'ai transformé une partie du réseau routier en circuit de vitesse privé ! non, il n'en est rien et, si certain gones en mal de sensations l'on pratiqué, la recherche de vitesse pure, du chrono sur ces portions, est à proscrire. 
Il ne s'agit pas de conjoncture, mais de bon sens ! (bien sûr, certains en sont dénué... ce que les faits divers ne tardent jamais à confirmer)

Bon bref ! 

Tu l'auras compris, le cerveau branché en mode "caméra gyroscopique" , j'enfile les virolos avec la banane et une vitesse (moyenne ;-) ) de passage apte à fournir de bonnes vaïllebréchonnes ... (je sais que les Beach Boys ne te laissent pas indifférent) (tu me remercieras plus tard) ( de rien !)

La gomme chauffe, les repose-pieds frôlent le bitume, la musique du 1100 qui roucoule rempli le sillage de l'équipage d'une "petite touche racing" ... et moi d'aise.

Et là, alors que raisonnablement je coupe et descend sur Vaise le nez au vent, l'admission gargouillant et le Micron pétant, je suis rattrapé par un gonze en scoot... un honda spazio de 1989 !
Bon, ok, c'est un deux et demi, il est à la limite de la collection et dans un état irréprochable.
Son propriétaire -barbe de trois jours,jean slim, converse all-star, casque jet momo et lunette ray-ban police -affiche le look branchouille vaguement fashion qui me laisse... de marbre.

Là, aucun complexe, aucune rivalité (tu m'étonnes !) rien à signaler.

- "Fais beau hein ?"
- " Oui, enfin ! on peut rouler peinard "

Le feux passe au vert. Première, clac !, c'est parti.
C'est parti pour la montée Castellane, bien connue pour son enfilade de virage qui simule une petite course de côte en pleine ville. 
Généralement humide (le terme ne s'impose pas, puisque ce n'est pas un Général mais un Maréchal qui donne son nom à cet axe) elle était parfaitement sèche aujourd'hui, ce qui m'a permis de passer toute la puissance, le goudron neuf offrant un grip très satisfaisant, pas d'autres véhicules, pas même un cyclotouriste égaré préparant le Tourmalet. 
Nada, rien pour gêner la trace, comme au ski quand tu es le premier sur la piste, le matin.
Rien, jusqu'au troisième gauche, celui dont l'entrée est commandée par le mausolée du Maréchal susnommé, et qui se referme traitreusement alors même qu'il faut jouer sur les repose-pieds pour préparer le transfert de masse nécessaire à l'emprunt du droite méchant qui vient derrière. 

Mais quoi alors ? me demanderas tu, exorbité, haletant !

Mais quoi ?!, j'élargis, c'est tout ! je foire, en clair, et la traj' obtenue me fait visser avec le boudin arrière calé dans le caniveau... au moins, je ne peux pas déborder plus loin !
Je finis peinard,avec toujours ce fichu pli sur la selle, qui apparait comme par magie quand je serre les fesses, et m'arrête au feu rouge en haut. 
Je tourne la tête et découvre mon scootériste néo-classique stationné à côté de moi. 

- " Y ferme grave le troisième gauche hein ?"
- " heu, oui bon, mais là je montais tranquille hein, alors !"
- " ah".

Vert. Première -clac !- c'est parti ! (gaz !)
C'est parti pour traverser Caluire, et patienter à l'entrée du rond point en haut de la Montée des Soldats.

-"toi aussi tu descend sur Villeurbanne ?"
- "Ouaip !" 

Première -clac !-  c'est... parti... mollement, car là le trafic est dense et l'heure n'est plus à la galéjade hein?! Je garde la tête... froide.
Maintenant, il reste une portion de périph, un truc pour les grands garçons quoi ! pas pour le gars, goguenard, que je voie dans mon rétro non mais !

J'aborde l'entrée sur le périph dans les tours, légèrement déhanché (le terme exact correspondant à ma morphologie est "défessé") mamie ZRX ne roucoule plus, elle hulule !
A cet instant la sensation est toujours des plus agréables, comme être assis sur un gros élastique.
Gaz ! file de gauche et zou ! tchô le scoot, tous les scoots d'ailleurs. Mes rétros sont vides, (pour le tiers où je ne vois pas mes coudes !)

Le paysage défile, le cuir entre-ouvert les solaires bien calées... rhâââ !

Je sors du boulevard de ceinture, égrenne encore un peu la boîte, puis m'arrête au stop, soulagé et content.

-" salut !" 

Je tourne la tête et je découvre mon nouvel ami, la barbe impec', les lacets ébouriffés et le sourire crispé.

-" ah! chu content, y marche bien mon deux et demi !"

Que dire ? 
Bah ! la conclusion est simple non ?
Tout comme mes brêles préférées, plus le scooter prend de l'âge, plus il roule vite.

Étonnant non ?








1 commentaire:

  1. Mouahahahahah !!!! Excellent.... ca me rappelle un jour en Lozere du coté de Meyrueis (gros spot ce coin).. j'étais seul... j'attaquais gentillment avec le ZRX.... là, je vois sur le coté un mec en train de photographier le point de vue. A coté, sa nana qui s'en grillait une... et à coté encore, un speed rose fushia (oui, ça existe)... je passe façon "regarde ma jolie ce que c'est qu'une vraie bécane de tueur".... et peut être 15 bornes plus loin (elle avait eu donc le temps de finir sa clope et son pilote de mec de rentrer son K10D), ils me remontent comme une balle (à 2 sur le speed sur une route à l'état...je ne t'en parle même pas !).... le sifflement du trois cylindre au cul me déconcentre.... amorce de tout droit... sueurs froides....aisselles qui piquent sévère.... ils me font l'inter à la cool.... Ca m'a bien calmé !

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