vendredi 10 octobre 2014

Le jardin secret de Monsieur Z. Il n'est plus secret, il roule !

Le propre du jardin secret c'est d'être ... secret.

Nous avons tous quelque chose, quelque part, qui tient lieu de jardin secret. Un petit coin d'intimité, un bout d'espace ou se télescopent nos envies, nos idées. 
Pas forcément quelque chose de palpable, ton jardin secret peut très bien être chimérique, tant que tu t'y retrouves. Parfois il reste dans le flou, parfois tu t'y accroches comme à une bouée. Parfois encore il arrive à un terme. Il suffit alors d'arroser de nouveau son terreau fertile pour le ranimer (on appelle ça l'inspiration!)

Je te parle de ça car il y a deux ans j'avais intitulé ici un article "jardin secret, ou la prépa salvatrice"
Il s'agissait de te faire part de la naissance, suite à un puissant arrosage (!!) d'un projet qui a alimenté le jardin secret de Monsieur Z durant tout ce temps.
Hors donc, tout à une fin.
Aujourd'hui, après vingt-quatre mois de gestation, de messes basses et de clins d’œil appuyés, voilà que le projet secret de Monsieur Z a pris la route.


Point de chimères là-dedans ! 
Monsieur Z est avant tout pragmatique, raisonné, pas vraiment raisonnable et l'âme motarde chevillée au corps.
La construction d'une moto personnalisée le taraudait depuis fort longtemps. La lecture assidue de magazines et autres publications numériques lui titillaient la rétine jusqu'à ce qu'un jour l'opportunité de racheter une Triumph Thruxton se présenta.
Ne restait plus alors qu'à se pencher sur la question, essayer de produire quelque chose de propre et bien fini. A la fois pour se faire plaisir, la construction permettant de se couper un peu du quotidien, de se changer les idées, et également à terme pour rouler avec, bien entendu.
Ce genre d'expédition ne s'envisage qu'à temps perdu. Pour cela il faut avoir du temps à perdre, ce qui est un luxe dont peu de gens disposent, et surtout pas Monsieur Z.
C'est pourquoi ce projet, parti sur les chapeaux de roues s'est rapidement mué en course de lenteur. 
Avec agacement parfois, mais souvent avec bonheur ! 
Les embûches, les coups d'arrêts, les remises en causes techniques, les délais de fabrication ... rien n'aura été épargné au déroulement des opérations.
Mesurer, chercher, dessiner des plans ou trouver les cotes, les références ... 
Assembler, monter à blanc, démonter, remonter ...
Monsieur Z aura fait siens les mots extraits du célèbre poème de Boileau :  

(...) Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ;
Polissez-le sans cesse et le repolissez :
Ajoutez quelques fois et souvent effacez (...)

Ce n'est pas rien ! 



Le "bike building" est à la mode mais peu de gens savent reconnaitre les efforts, la réflexion et l'engagement que cela représente, bien au-delà du seul ressort financier ...
Tout ceci est bien présent dans le travail réalisé sur cette moto.
Il faut pour que tu saisisses, comprendre qu'énoncer une liste de pièces et de transformations ne suffit pas. 
Elle ne fera pas le compte de ce qu'on pourrait appeler la "main d’œuvre" nécessaire, ni de l'environnement induit (ne serait-ce que la place pour stocker un projet en cours ! ) ni même encore de la patience de l'entourage familial !

Juste pour rire on pourra se dire que plusieurs centaines d'heures ont permis de mener le projet à bien, mais cela ne changera pas sa destination : c'est une moto. Le profane n'y comprendra rien. Le passionné restera bouche bée. 
Son propriétaire, lui, va rouler bon sang de bois ! 
Ah ! il faut l'entendre le bloc Anglais, souffler de joie dans cette superbe ligne Zard !






Monsieur Z a soigné l'ensemble avec goût, et en s'appuyant sur la qualité de pièces issues des catalogues de fournisseurs de renom : 
Rizoma pour le guidon et ses pontets, les bocaux de freins, les leviers Titax  de chez YDC Concept, les amortisseurs Anglais "Progressive suspension" importés par Artech, 
le compteur Daytona, le tirage rapide Accossato et la ligne Zard par EvoX Racing ... 
La peinture complète est l’œuvre (le Chef d’œuvre ?) d'un artisan local : Christal Composite.






Mais comme tu l'as compris, le morceau de bravoure est certainement l'aboutissement de l'idée de base : transformer une Triumph Thruxton, typée "café racer" d'origine, en scrambler urbain, efficace et joli si possible.
Tu auras remarqué la fourche inversée. Elle provient d'une KTM 690 2008. L'adaptation à elle seule représente bien un tiers du boulot ! 
L'adaptation de la colonne de direction, la fabrication du té supérieur, le montage de roulements spécifiques, faire que cela soit fonctionnel et sécure n'est pas une sinécure...
Il aura de plus fallu attendre l'arrivée des amortisseurs arrières pour s'inspirer de leur finition bronze , démonter les tubes de fourche noirs pour les faire anodiser en bronze également !
Ces même tubes ont subit un traitement particulier puisqu'ils ont été modifiés pour offrir une assiette correcte à la moto.




De même, le déplacement du faisceau électrique, opération classique sur toute prépa qui se respecte, se doit d'être parfaitement réalisée pour être fonctionnelle. 
Le montage du compteur Daytona comme l'adaptation et le déport du contacteur à clé ou des voyants de service sont autant d'opérations chronophages qui ne souffrent aucune précipitation. 
Et les roues ? tu as vu les roues ? cerclage noir et rayon chromés : classieux. 
Mais ce sont des roues et moyeux d'origine. Avec un montage particulier de la roue avant avec entretoises sur mesure puisqu'elle monte dans la fourche KTM ... de quoi se faire quelques cheveux blancs lors du prototypage ! le résultat est juste impeccable !
Enfin, la mécanique reste stock, pour plus de tranquillité, mais aura été réglée aux petits oignons. Le circuit d'allumage a reçu des câblages Nology... histoire de faire des étincelles !
Il reste tout de même quelques détails de finitions qui perturbent le sommeil de Monsieur Z. J'ai eu beau chercher, je n'ai pas trouvé... mais il jure que ce sera réglé bientôt.







Alors que dire ? quoi que l'on fasse, peu importe le point d'observation, cette moto atteint un niveau de finition qu'elle partage sans rougir avec n'importe quel prototype de salon. 
Sauf qu'elle roule vraiment, et est partie pour offrir un lot de sensations, de plaisir et de bonheur inédit à son propriétaire.

Bravo, Monsieur Z ! 

La genèse du projet : clique ici !

Des photos ? 
Bien entendu !
























































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