vendredi 10 juillet 2015

Il diavolo ...

Ducati Diavel ...

Je te propose une prise de contact avec une belle Italienne : la Ducati Diavel Strada.
J'ai eu l'opportunité de faire quelques kilomètres à son guidon, et il n'était évidemment pas possible de ne pas t'en faire part.
C'est une bécane qui a beaucoup fait parler d'elle lors de sa sortie, en 2011. 
Dotée du moteur, revu, de la 1198 (le Testastretta 11°) elle impose un profil inédit. Campé sur un train de pneus en 120/240 par 17, sa silhouette force le respect... aucun doute : voilà une véritable muscle-bike !

Ducati Diavel Strada. Strada> la route en Italien. Chez Ducati, cela se traduit par un pare-brise et un dosseret passager (équipé ici d'une sacoche souple)

Développant 162 chevaux (en version libre) pour 13 m/kg de couple, c'est avec humilité que tu prends place à bord. L'assise est large et confortable, les repose-pieds idéalement placés. Le guidon t'obligera à te pencher un peu en avant.
Au moment de mettre le contact, c'est la curiosité qui reprend le dessus. C'est un démarrage sans clé, le transpondeur reste au chaud dans ta poche et il suffit qu'il soit détecté pour que le tableau de bord s'illumine dès que tu presses le bouton au guidon.


Le moteur s'ébroue dans le bruit typique des belles de Borgo-Panigale, bien mis en valeur ici par un superbe échappement Termignoni. 
Première et ... le paysage se met à défiler, comme connecté à la poignée de gaz électronique (ride by wire) de la bête. La boite de vitesse hyper-précise, rapide et au verrouillage impeccable ne peut renier ses gènes de sportive.
Étonnant. Ce truc est dingue. Il est rare, pour moi en tous cas, de ressentir une connexion aussi évidente et directe entre le barillet de l'accélérateur et le défilement du décor qui m'entoure. 
Marrant ! ça me fait vraiment penser au bouton "fast forward" de nos bons vieux magnétoscopes ... Sûr que le grondement de l'échappement y est pour quelque chose !
En plus, la prise en main de la Diavel est évidente. Simple et facile d'accès, tu te sens très vite à la maison. Seul le tableau de bord n'est pas très abordable au premier coup d'oeil, car pour lire les infos de l'écran inférieur il faut quitter la route des yeux. On s'y fait néanmoins.
D'un autre côté, cette histoire de pneu arrière surdimensionné (tant décrié lors de la sortie du Diavel en 2011) ne pose aucun problème : tu l'oublies, tout simplement ! 
La mise sur l'angle tout comme les évolutions habituelles d'une moto dans le trafic se font naturellement, sans efforts.
Et puisque tu en es là, il faut aussi freiner. De ce point de vue, aucune critique ! c'est puissant, le feeling au levier est très rassurant, dans toutes les situations. L'ABS se fait discret et c'est agréable ;-) 
Les étriers radiaux Brembo monobloc,quatre pistons, pincent des disques de 320mm. Le frein arrière (disque de 265mm, étrier double piston) seconde parfaitement l'avant, en proposant un excellent ressenti à la pédale. 
Les fesses calées dans une selle ergonomique, la poignée de gaz reliée directement au cerveau, le tout jugulé par un freinage au top, les trajectoires sont tendues et propres dans la circulation de ce début de soirée. Quel pied !
Il faut te dire que l'électronique embarquée n'est pas étrangère à ces sensations, car tu peux choisir entre 3 modes de cartographie d'injection : "urban", "touring" et "sport", avec lesquels sont programmés différents niveaux de DTC (Ducati Traction Control) un antipatinage plus ou moins intrusif. 
Chaque paramètre est réglable, et tu peux te composer une programmation perso. Bien sûr je ne suis pas entré la dedans et ai choisi le mode "sport", qui offre le plus léger niveau de DTC. 
Aucune prétention la dedans : je ne suis pas un fervent défenseur de ce genre d'assistance au pilotage, et préfère être au plus proche de la réalité... mais il faut vivre avec son temps !

Comme seuls les imbéciles de changent pas d'avis (et que je ne suis pas pilote MotoGP!), je reconnais que réglé comme ça, c'est juste jouissif : tu ressens parfaitement l'électronique contrer les tentatives de dérobades de l'arrière à l'accélération, et juguler avec une extrême précision de légers wheelings (moi qui ai peur en vélo !) en permettant à la moto de travailler dans l'axe, te laissant un maitrise insolente de la bête...
Ce qui provoque immédiatement une bouffée de satisfaction très agréable (non mais !)

Le "diable" Bolognais à donc plusieurs facettes : un côté obscur dans la force, la puissance réelle et ressentie, une capacité évidente à te valoriser tout en te filant la banane sous le casque ... (et peut-être ailleurs ! )  Impossible d'y rester insensible.
Envie de pactiser ? je te comprend ... ;-)


 

 

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